
Il y a longtemps que j'avais envie d'écrire à ce sujet puis j'ai récemment visionné la vidéo ci-dessous qui développe un point de vue et que je partage et expérimente au jour le jour. C'est donc le déclencheur me poussant à écrire ce billet car outre l'aspect purement commercial/viral que je ne maitrise pas du tout qui fera de vos publications des succès il y a des mécaniques aux considérations purement techniques dont il est intéressant d'avoir conscience.
Selon l'étude de Nielsen datant de 2012 chaque utilisateur français a en moyenne 177 contacts, like 89 pages et met en ligne 4 publications par jours (vous êtes trop oufs les gens

Ainsi lorsque vous mettez en ligne une publication seule une petite partie de vos amis peuvent la voir, si cet échantillon réagi avec la publication alors celle-ci est affichée à plus de personnes et ainsi de suite. C'est ce que l'on appelle la portée organique, ou le "reach", aussi on constate qu'au maximum celui-ci atteint actuellement 7/8% (en réalité ce chiffre varie selon les types de publication et il n'est pas rare que certaines soient à 14% mais considérez cela comme une moyenne). Cela signifie que si votre fan page / profil possède 1.000 contacts alors seules 80 personnes en moyenne verront une publication avec le phénomène étrange que plus le nombre de vos "contacts" augmente plus la portée/reach diminue.
Cette mécanique de "trie" semble nécessaire car comme expliqué ci-dessus la quantité d'information générée sur facebook est trop importante et par ailleurs celle-ci n'est pas forcement toujours intéressantes. Cependant on peut s'interroger sur la pertinence de l'algorithme facebook, en effet si les seules publications récoltant des "likes" ou "commentaires" se propagent cela signifie que facebook n'est rien de plus qu'une machine à buzz. La réalité est que des publications peuvent engager les lecteurs de manière différente à cause de leur contenu bien entendu, l'horaire auquel elles sont affichées et tout un tas d'autres paramètres on comprend alors qu'une publication ne peut être jugée qu'au nombre de like. Combien de fois avez vous apprécié un contenu sans pour autant réagir à celui-ci? C'est vrai, une publication n'a peut être pas le potentiel affectif pour générer une interaction (like/commentaire/partage) mais est-elle inopportune pour autant?
De mon point de vue c'est une erreur de trier ainsi l'information et c'est certainement une des raisons de la fuite des utilisateurs vers d'autres services. Vous ne vous êtes jamais demandé quel type de contenus vous "likez" le plus souvent? C'est ainsi que petit à petit votre timeline se transforme pour ne vous afficher plus que des photos de chatons, de bébéstoutmignons ou de motos (coucou yann). Facebook vous dégueule un enchevêtrement de publications auxquelles vous adhérez forcement laissant disparaître les contenus un peu moins sollicités mais peut être les plus originaux aussi.
Enfin la position de facebook est ambiguë, en effet sur des plateformes comme Youtube les rôles de créateurs de contenus / publicitaires / visiteurs sont clairement distincts et le nombre de visiteurs immensément plus important que le nombre de créateurs. A contrario sur facebook chaque utilisateur a potentiellement les 3 rôles alors chacune de vos publication est en concurrence avec toutes celles potentiellement affichables à vos contacts. Si on ajoute à cela que pour diverses raisons les publicités classiques sur facebook obtiennent des performances déplorables quoi de mieux pour monétiser facebook que de faire la part belle au plus offrant? J'entends par la monétiser facebook en vous faisant payer pour que vos publications soient vues par plus de monde! C'est la raison pour laquelle est apparue en 2012 une feature permettant aux membres de "stimuler" une publication, c'est à dire "payer" pour gagner quelques vues. Dès lors facebook à toute les raisons de vous pousser à passer à la caisse. Mais c'est le monde à l'envers, les créateurs de contenu devraient payer pour être vues sur la plateforme?
Mon avis rejoint celui de Derek Muller lorsqu'il évoque la beauté des médias sociaux et du web 2.0, la puissance de l'outil vient justement du fait que l'utilisateur a la possibilité de produire du contenu et décide de ce qu'il veut voir ou pas. Personne et aucun programme ne doit et ne peux décider à ma place des lectures ou contenus qui me sont pertinents. Aussi plus on avance dans le temps plus la portée du partage organique est réduite à néant. Devoir payer pour un peu de visibilité change la donne car la principale motivation que les gens ont à aller sur facebook est d'échanger avec leur famille ou amis, éventuellement suivre des actualités. Ces mécaniques poussent les gens à ne plus produire du contenu car ils ne seront pas vus, l'outil perds alors toute sa saveur et son intérêt.
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